Caractéristiques de l’agératum
Connu aussi sous les noms d’agératum mexicain et d’ageratum houstonianum, l’agératum est une plante semi-arbustive originaire d’Amérique centrale et du Sud. De 10 à 55 cm de hauteur, elle est cultivée comme plante annuelle dans nos régions.
Ses minuscules fleurs lilas, bleues, bleu ciel, blanches ou roses sont rassemblées en petits capitules pouvant atteindre 1,5 cm de diamètre. Les capitules produisent à leur tour des corymbes. Ceux-ci foisonnent sur un petit arbuste, le transformant en une boule fleurie.
La floraison commence au début de l’été et se poursuit jusque dans l’hiver. En septembre, la plante produit des akènes.
Variétés et espèces d’agératum
Il existe une soixantaine d’espèces d’agératum à l’état sauvage, mais seul l’agératum mexicain est utilisé en culture. Reconnu depuis plus de deux siècles, il est aujourd’hui efficacement cultivé en parcelles de jardin et employé pour embellir les bordures florales dans les parcs urbains. La plante ne nécessite pas d’entretien particulier et offre un tapis floral du début de l’été jusqu’aux gelées.
On distingue trois catégories en fonction de la hauteur des buissons :
– Grand : 55 cm
– Moyen : 30 cm
– Nain : 10-15 cm
La diversité des variétés permet de cultiver des fleurs colorées au jardin.
Variétés à fleurs bleues
Vision Bleu
Arbuste de taille moyenne, densément couvert de fleurs bleu vif brillantes, portées par des tiges robustes et droites. La floraison s’achève avant l’arrivée du froid.
Blue Profusion
Cette plante est idéale pour les jardinières de terrasse. La hauteur de 20 à 25 cm de l’arbuste permet de l’utiliser en premier plan des massifs floraux. De plus, les variétés à corymbes bleus et lilas sont moins sensibles à la lumière du soleil ; leur teinte originale est maintenue jusqu’à la fin de la floraison.
Bleu Folklore
Cette variété d’agératum fleurit abondamment et longuement dans un endroit ensoleillé. La plante résiste bien à la sécheresse. Les corymbes bleu lilas sont surmontés de tiges robustes aux feuilles duveteuses pointues.
Océan
Une autre variété à fleurs bleues. La plante, qui atteint 15 à 20 cm de hauteur, fait partie des variétés à floraison précoce, si bien que des îlots bleus émergeront dans le parterre dès le début de l’été.
Variétés à fleurs violettes
Aurores Boréales
Hybride vivace aux fleurs violettes exquises. Les tiges d’environ 25 cm de haut sont densément feuillées. La floraison dure environ trois mois.
Variétés à fleurs rouges
Mer Rouge
La couleur caractéristique de la plante est intrinsèque à son appellation. Les corymbes rouges, voire rouge pourpre, sont soutenus par des tiges robustes et feuillues.
Variétés à fleurs blanches
Balle de Tennis
Les fleurs ont un diamètre de 2 cm et poussent sur un arbuste compact et feuillu. La plante de 30 cm de haut supporte bien la taille et est fantastique tant en massifs qu’en jardinières.
Boule de Neige
Une autre variété à inflorescences blanches et arbuste de 30 cm de haut. La pureté des couleurs de cette plante en fait un véritable ornement de banlieue. Excellente pour les bordures et les massifs floraux.
Ageratum Bouquet
Mélange de graines des variétés d’agératum les plus hautes, adapté aux bouquets. L’agératum se marie bien avec le zinnia et le rudbeckia, et conserve fraîcheur et éclat pendant longtemps. Les soins sont identiques aux autres variétés d’agératum.
Quand semer l’agératum ?
Si l’on souhaite produire ses propres semis, il faut savoir qu’il s’écoule de 2 à 2 mois 1⁄2 entre le semis et le début de la floraison. Au moment de repiquer les plants, le retour des gelées de printemps doit être totalement exclu, car cette plante thermophile ne supporte pas la moindre gelée.
D’après un calendrier simple, la période optimale pour semer l’agératum se situe à la mi-mars. On peut semer plus tard, mais la floraison commencera alors plus tardivement.
Pour ceux qui aiment vérifier leur travail avec la lune, le calendrier lunaire fournit des recommandations.
Les périodes suivantes seront favorables aux jardiniers :
– en mars : du 11 au 13 ; 16 ; 17 ; 21 ;
– en avril : 2, 6, 21 et 26 ;
– en mai : du 1er au 4 ; du 21 au 26.
Culture d’intérieur de l’agératum
La seule difficulté lors de l’ensemencement est que les graines de fleurs sont si petites qu’il n’est pas toujours aisé de les répandre uniformément sur la surface du sol. Pour faciliter la tâche, les graines sont mélangées à du gravier.
Semer les graines dans des récipients peu profonds contenant un terreau riche en éléments nutritifs, composé à parts égales de tourbe, de limon et d’humus. Avant l’ensemencement, désinfecter le terreau avec une solution de manganèse et bien l’humidifier. Étaler à la surface un mélange de sable et de graines, le masser doucement dans le sol, puis vaporiser à l’aide d’un pulvérisateur.
Pour éviter une évaporation excessive de l’humidité du sol, le couvrir d’une vitre ou d’un film plastique. Pendant la phase de germination, maintenir la température du sol entre 20 et 25°C et l’humidité relative entre 90 et 95%. Jusqu’à la germination des graines, la lumière n’a pas d’incidence.
La phase de développement qui suit, d’une durée d’une semaine, consiste en l’émergence et l’ouverture des cotylédons, et le développement du système racinaire. Les plantules ont besoin d’un sol humidifié (sans eau stagnante) et d’une température minimale de 25°C pendant cette période. Tout au long de cette phase, observer les jeunes pousses, aérer la zone et ôter l’humidité de la vitre.
Après l’émergence des plantules, outre l’humidité et la température du sol, les pousses ont besoin d’un éclairage adéquat. Les plantules doivent avoir développé leur troisième feuille à la fin de la troisième semaine après le semis. Lorsque les plantules ont deux paires de vraies feuilles, elles peuvent être repiquées.
Les engrais ne doivent pas être négligés pour obtenir des plantes saines et robustes, car une carence en azote et en éléments minéraux retardera le développement des plantules. Il est préférable d’acheter des engrais complets en jardinerie et de les utiliser selon les instructions.
Concernant l’agératum, les semis sont souvent repiqués à deux reprises. Vu la petite taille des plants, il n’est pas possible de les repiquer directement en grands conteneurs. Pour le premier repiquage, des récipients de 5×5 cm suffisent, puis on peut augmenter la taille du récipient de germination au fur et à mesure de la croissance de la plante.
Avant de repiquer les semis en pleine terre, le sol doit être endurci pendant 10 à 14 jours. Cela permet à la plante de s’adapter progressivement aux conditions de croissance ultérieures.
Plantation en pleine terre et entretien de l’agératum
Après avoir pris connaissance des prévisions météorologiques à long terme fin mai, on peut commencer à repiquer les semis dans les planches du potager. À ce moment-là, le sol doit avoir été préparé. Placer la plante dans de petits trous humidifiés, puis combler l’espace restant avec de la terre légèrement tassée et du paillis. La distance entre les pieds d’agératum à croissance élevée est de 20-25 cm, tandis que 15 cm suffisent pour les plants nains.
L’agératum doit être planté dans un endroit ensoleillé, car même un léger ombrage entraîne la croissance de tiges plus longues. L’intensité de la floraison s’en trouve diminuée.
Bien que la phase la plus laborieuse et la plus longue de l’élevage des jeunes plants soit passée, le jardinier ne doit pas pour autant relâcher ses efforts.
Pendant la période de croissance en pleine terre, la fleur aura besoin de deux, voire trois apports d’engrais.
Le premier peut être effectué une semaine après le repiquage.
Le deuxième doit avoir lieu pendant la phase de croissance. Pendant la floraison de l’agératum, le jardinier déterminera la nécessité d’un troisième engrais.
La fertilisation ne sera pas inutile si les fleurs de la plante ne sont pas assez éclatantes ou si les feuilles ont perdu leurs teintes vives.
Dans tous les cas, un engrais minéral complet sera le meilleur choix.
Attention ! L’utilisation de fumier brut ou d’autres engrais riches en azote est à proscrire. Un excès entraînerait une croissance rapide des tiges, tandis que la floraison serait retardée et moins abondante.
Au fur et à mesure de l’évaporation du sol, il faut arroser les plantes avec de l’eau. Dans un sol limoneux lourd, arroser les fleurs moins souvent, tandis qu’un limon plus sableux nécessite des arrosages plus fréquents. Tout doit être fait avec modération, la plante ne doit pas être inondée, et il est plus simple pour elle de résister à la sécheresse qu’à un excès d’humidité.
Tailler l’agératum afin de créer un arbuste floral dense et durable. L’élimination des fleurs fanées stimule la production de nouvelles fleurs, qui se maintiendront jusqu’aux gelées. La meilleure solution consiste à supprimer une partie de la hampe florale.
Le jardinier obtient une plante luxuriante en laissant quelques entre-nœuds à la base, ce qui empêche les tiges de s’étaler.
À l’arrivée de l’automne, on peut prélever l’arbuste le plus ornemental et le rentrer à l’intérieur. La plante ne fleurira pas pendant l’hiver, mais le jardinier aura une excellente occasion de faire des boutures et de les multiplier au printemps.
Après avoir semé la fleur dans un pot à l’automne, il convient de la placer dans une pièce fraîche pendant une semaine afin de réduire la pression végétative. La plante entrera alors dans une période de dormance qui durera jusqu’au printemps. On peut ensuite commencer le bouturage en mars.
Les jeunes plants sont traités avec des stimulateurs de croissance et placés dans un milieu humide. Recouvrir les semis d’un récipient en verre par le haut. Cela créera les conditions d’une mini-serre et sa transparence n’empêchera pas la transmission de la lumière.
La découpe oblique augmente la capacité des boutures à absorber les nutriments et l’humidité du sol. Les racines mettront environ trois semaines à se développer. Un mois plus tard, les jeunes plants commenceront à émerger.
Si le jardinier n’a pas l’intention de multiplier l’agératum par bouturage, la plante entière peut être repiquée dans le sol, où elle fleurira de la même manière que les autres plants.
La technique de multiplication d’une plante par bouturage permet d’obtenir des sujets plus touffus et robustes. Les fleurs issues de boutures sont plantées en pleine terre en même temps que les plants issus de semis.
L’entretien de la fleur en été est simple et ne demande que peu de temps et d’efforts de la part du jardinier. Il arrive cependant que l’agératum soit affecté par une maladie ou un parasite, ce qui nécessite la capacité du jardinier à prévenir et combattre ces problèmes.
Parasites et agents pathogènes de l’agératum
La plupart des maladies sont causées par une violation des règles agronomiques. L’humidité excessive du sol entraîne la décomposition des racines des plantes. La fleur se détériore progressivement, les corymbes et le feuillage commencent à tomber. Dès les premiers symptômes d’infestation, l’arracher de la planche.
Chez l’agératum, la mosaïque concombre ne peut pas être guérie. L’apparition progressive de taches jaunes sur le feuillage de la fleur, indiquant la présence de ce virus, est révélatrice
Parasites et agents pathogènes de l’agératum
Si ces symptômes ne sont pas pris en compte, la feuille changera rapidement de couleur. De plus, les plantes voisines seront infectées, ce qui est extrêmement indésirable. Les fleurs atteintes de mosaïque concombre doivent être arrachées et, de préférence, brûlées.
La délicate plante tropicale est également sans défense contre les attaques de minuscules insectes.
La taille microscopique du tétranyque empêche le jardinier d’identifier son apparition sur la fleur. Seule la fine toile d’araignée qui enlace la fleur indique la présence du parasite. Si la plante n’est pas traitée avec un acaricide, de petites taches blanches apparaissent sur le feuillage et s’agrandissent.
Tout comme la mite, l’aleurode est un minuscule papillon. Impossible de l’ignorer. Tout mouvement à proximité de la plante envoie des insectes blancs dans les airs. S’ils ont pris goût à l’arbuste d’agératum, ils y déposeront certainement leurs œufs. Ce sont eux qui causent le plus de dégâts à la fleur en consommant la sève des pousses. La plante s’affaiblit et cesse de se développer. Pour lutter contre les aleurodes, utiliser les insecticides.